Tout ce que vous devez savoir sur le ligament croisé postérieur (LCP)

Le genou humain est un mécanisme complexe composé de plusieurs structures essentielles permettant la stabilité et le mouvement. L’une de ces structures, indispensable à sa fonction, est le ligament croisé postérieur (LCP). Cet article explore en détail l’anatomie, les fonctions du LCP, ses différences majeures avec le ligament croisé antérieur (LCA), ainsi que les impacts des blessures sur cette structure.

Anatomie et fonction

Description du ligament croisé postérieur

Le LCP, situé dans l’articulation du genou, relie l’os du fémur au tibia. Ce ligament prend naissance à l’arrière de la surface intercondylaire médiale du fémur et se termine à l’aspect postérieur de la fosse intercondylaire du tibia. Le LCP est plus épais et plus résistant que son homologue antérieur, le ligament croisé antérieur (LCA).

Fonction principale du LCP

Le LCP joue un rôle crucial dans la stabilisation du genou. Sa fonction principale consiste à empêcher le déplacement postérieur du tibia par rapport au fémur. Il travaille en tandem avec le LCA pour offrir une stabilisation rotatoire à l’articulation du genou et ainsi permettre des mouvements fluides tout en limitant l’instabilité. Ce ligament est sollicité principalement lors des activités qui nécessitent une flexion importante du genou comme s’accroupir ou sauter.

Mécanismes de blessure

Les ruptures du LCP sont moins fréquentes que celles du LCA mais peuvent survenir lors de divers incidents traumatiques. Les accidents de voiture, où l’avant du tibia frappe le tableau de bord pendant une collision, ou les chutes lourdes provoquant un impact direct sur le devant du genou, peuvent engendrer une déchirure du LCP. D’autres sports de haute intensité comme le football ou le ski augmentent également le risque de lésions.

Divers types de blessures et méthodes de diagnostic

Différents niveaux de gravité

Les blessures du LCP varient en termes de gravité. Elles vont de l’entorse légère, qui peut entraîner une distension sans rupture significative, à la déchirure complète nécessitant souvent une intervention chirurgicale. Les symptômes incluent généralement une douleur postérieure du genou, une instabilité perceptible et un gonflement dans les heures suivant l’incident.

  • Lésion de grade 1 : Entorse légère avec douleur mineure.
  • Lésion de grade 2 : Déchirure partielle, provoquant une certaine instabilité.
  • Lésion de grade 3 : Rupture complète, rendant le genou très instable.

Méthodes de diagnostic

Les médecins diagnostiquent fréquemment les déchirures du LCP via un examen physique incluant des tests spécifiques comme le test de Lachman et le tiroir postérieur. Des techniques d’imagerie telles que l’IRM (imagerie par résonance magnétique) ou la radiographie sont utilisées pour confirmer la gravité et l’emplacement exact de la blessure. Une arthroscopie peut être employée non seulement pour le diagnostic mais aussi pour la réparation.

Différences avec le LCA

Localisation et structure

Bien que similaires dans leur fonction de stabilisation du genou, le ligament croisé antérieur (LCA) et le LCP diffèrent en localisation et en structure. Le LCA se trouve à l’avant du genou, empêchant le déplacement antérieur du tibia, tandis que le LCP, situé à l’arrière, empêche son déplacement postérieur. Structurellement, le LCP est plus robuste que le LCA, illustrant la nécessité de supporter des forces différentes au sein de l’articulation.

Fréquence et type de blessures

Les lésions du LCA sont plus fréquentes comparées à celles du LCP, essentiellement en raison des mécanismes différents de blessures. Les ruptures du LCA surviennent souvent lors de mouvements brusques ou de torsions excessives, courants dans les sports tels que le basketball, le handball, et le rugby. En revanche, la déchirure du LCP découle de coups directs sur le tibia positionné vers l’intérieur. Par ailleurs, une lésion du LCA cause habituellement des symptômes immédiats dont un craquement sonore suivi d’un gonflement rapide et d’une incapacité à mettre du poids sur le membre atteint.

Approches thérapeutiques

La prise en charge des traumatismes du LCA et du LCP diffère considérablement. Pour une reconstruction du LCA, une technique populaire est la ligamentoplastie utilisant un greffon autologue ou allogène, procédé parfois nécessaire pour rétablir les fonctionnalités complètes. La chirurgie reconstructive du LCP est plus rare mais peut recourir aux mêmes principes de ligamentoplastie, en particulier dans les cas sévères ou lorsque des dommages collatéraux existent. Des traitements conservateurs incluant la kinésithérapie hebdomadaire sont souvent suffisants pour restaurer certaines fonctions dans les blessures partielles.

Réhabilitation et prévention

Exercices de réhabilitation

Après une atteinte du LCP, que ce soit réparée chirurgicalement ou gérée de manière conservatrice, la réhabilitation joue un rôle clé dans le rétablissement complet. Les exercices ciblent la reconstitution musculaire autour du genou, notamment les quadriceps et les ischio-jambiers, favorisant une meilleure gestion de l’instabilité articulaire.

  1. Exercices d’amplitude de mouvement pour limiter la raideur.
  2. Renforcement musculaire avec extension de jambe assistée.
  3. Proprioception grâce à des activités d’équilibre.
  4. Entraînement neuromusculaire spécifique pour prévenir les récidives.

Mesures préventives

Prévenir une nouvelle blessure repose sur plusieurs facteurs clés. Renforcer les muscles entourant le genou, porter un équipement approprié lors des activités sportives et maintenir une posture active mais sécurisée réduisent le risque de nouvelles lésions. Pour les athlètes de haut niveau, intégrer régulièrement un programme de conditionnement physique et superviser les techniques correctes durant les entraînements diminue efficacement les risques associés.